I WANNA BE YOUR D.O.G
Dog - polystyrène peint / paint polystyrene - 120x45x85cm
Tube -
silicone, élastiques, billes métalliques / silicon, elastics, metal balls - 81x14cm
God
- résine polyuréthane / polyurethane resin - 76x11cm
cuir
verni & gazon synthétique / patent leather & synthetic grass
Stop Design - vidéo numérique, n/b, non sonorisée, en boucle - 3 exemplaires / digital video loop, b/w, silent - ed. 3/3 - 4' 43"
photos ©Philippe Munda
Le Transpalette - Bourges - 2006
I Wanna Be Your Dog est un
display spécifiquement conçu pour l'espace panoptique du Transpalette,
il occupe l'étage supérieur, une performance de Serge Stephan
se déroule au rez de chaussée, l'étage intermédiaire où est projeté
Stop Design nous est commun.
Les lyrics des Stooges sont disponibles à l'entrée.
Je déambule dans
l'espace avec perruque et lunettes noires.
L'ensemble du dispositif est conçu comme une maison close dans laquelle
s'activent plusieurs "poupées de performance".
I Wanna Be Your Dog is specifically designed for the
Transpalette panopticon, the display occupies the top floor, the artist
Serge Stephan
performs on the ground floor, we interact on the middle floor where Stop Design is projected.
The
Stooges lyrics are available at the entrance.
I walk around with wig
and dark glasses.
The entire device is designed as a
whorehouse in which several "performance dolls' are acting.
A propos
d'une
performance de Nathalie Bles et Serge Stephan
Kathy Alliou
Je n'ai pas voulu voir les photographies de la performance de
Nathalie
Bles et Serge Stephan à laquelle j'avais
assisté à Bourges l'année
dernière, partageant avec Guillaume Désanges
l'assertion selon laquelle
« La culture de la performance c'est ce
qui ne reste pas, même quand on
se souvient de tout. Est-ce bien arrivé ?
Même pas sûr. ». Elle
paraissait suffisamment ancrée dans ma mémoire
pour tenter d'en livrer
ma perception immédiate et ses traces
mémorielles : un corps agissant,
emmailloté, au point de rendre impossible toute
identification de
genre, des jambes fines et musclées, juchées sur
d'immenses chaussures
à talons compensés. J'étais
impressionnée par les pelures d'étoffes
qui
le recouvraient, masquant notamment son visage, et en
réalité tout
élément d'individualisation, ses mains
mises à part. « Peu importe qui
est-ce, m'a-t-elle dit, c'est une performance que
nous réalisons à tour
de rôle, lui ou moi. » Ce personnage,
donc, était le proche parent de
l'Homme invisible avant le dévoilement de ses
bandelettes, à la
différence près que ce moment de 'dévoilement' n'arrivait pas
et que le
mystère, partie intégrante du jeu, devait
subsister. Il était animé de
mouvements constants, d'allers et venues improvisant une
chorégraphie à
la notation bien difficile. Dans l'espace qu'il
réorganisait
perpétuellement en déplaçant les
différents objets amassés pour la
circonstance, il agençait puis déconstruisait ce
qu'il venait de
réaliser, guidé par
l'obéissance à une injonction connue de
lui seul,
la poursuite d'un impérieux dessein. Ses
mouvements m'évoquaient la
matérialisation, en gestes, du cheminement d'une
pensée.
Simultanément,
à l'étage supérieur,
était projetée l'histoire
d'un autre corps qui,
lui, dévoilait sa splendeur. Le corps d'une femme
en partie dénudé,
filmé en super huit, était rendu
idéalement beau par l'utilisation d'un
noir et blanc aux accents cinéphiliques.
Les deux avatars
agissaient, selon des temporalités immédiates et
différées, au sein du
Transpalette, cet espace d'exposition qui
privilégie le développement
vertical d'une architecture panoptique et qui
possède, en outre,
l'attrait des bâtiments à usage
industriel réemployés aux fins
d'exposition. Je compris l'importance
accordée aux espaces dans
lesquels Nathalie Bles et Serge Stephan inscrivaient leurs performances
quand, plus tard, j'eus connaissance de l'une
d'elles réalisée dans et
aux abords d'une Maison 'bulle' à six coques de Jean Maneval que le duo
avait acquise et sauvée du
dépérissement. M'apparaissait alors la
dualité de leur démarche, immatérielle
et fugitive en tant que
praticiens de la performance, et pour partie conservatoire dans leur
attachement à l'objet architectural dont ils
s'employaient à renouveler
l'usage (...).
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